L'inventaire lectures à la Prévert

« Oh tu sais je lis pas trop moi ». Variante : « Je me rappelle pas trop des histoires ». Ce sont souvent les premières réactions qu’on a reçues en demandant autour de nous des suggestions de livres ayant marqué nos proches. Résultat de ces gens qui « lisent pas beaucoup de livres » ou qui « se rappellent pas trop des histoires » : un inventaire à la Prévert de suggestions de lectures qu’on a choisi de vous livrer telles quelles parce qu’il n’y a rien de mieux pour donner envie de lire que parler des livres qu’on a aimés avec ses propres mots ; que c’est fascinant de passer d’un univers à l’autre l’air de pas y toucher et que c’est en soi un petit kiff de lecture !

Bonne lecture et n’hésitez pas à nous partager vos bouquins !

Bernard Werber Les Thanatonautes, parce que ça aide avec l’imagination et l’écriture, t’apprend des mots et ça étend ton vocabulaire.

Pour une écologie décoloniale de Malcom Ferdinand est à conseiller aussi, il nous (occidentaux) recadre et ouvre nos chacras.

Rosa Candida de Audur Ava Ólafsdóttir. C’est un livre chouchou, je l’aimerai toute la vie. Beaucoup de lumière dans ce bouquin où le personnage principal part pourtant avec pas mal de tuiles. Il y a des roses, un bébé, une voiture, la forêt.

L’étranger de Camus, pas trop long, il y a une vibe un peu déprimée, perdue dans la vie et La chute, plus court, qui parle de la culpabilité et d’un homme qui a réussi à continuer sa vie malgré ce qu’il a fait, donc c’est plus pour réfléchir à sa propre perception de la culpabilité et de nos erreurs et de voir l’exemple de quelqu’un qui vit avec.

ፍቅር እስከ መቃብር የፍቅር ልብወለድ መጽሃፍ ሲሆን በዛብህ እና ሰብለወንጌል የሚባሉ  የሁለት ገፀባህሪያትን የፍቅር ታሪክ ይተርካል፡፡ እንዲሁም ሁለቱ ፍቅረኛሞች ከፊውዳል እና ከድሃ ቤተሰቦች የተገኙ ሲሆን ታሪኩም በዚህ ዙርያ ያለውን ግጭት እና ሴራ ይተረካል፡፡

Chien bleu de Nadja, ma petite sœur aime beaucoup l’amitié entre la fille et le chien. Quand elle va à l’ABCD (bibliothèque en primaire) elle le lit toujours.

La lettre au père, Kafka, un livre pour les personnes qui ont une relation bizarre avec leur père.

Adieu triste amour de Mirion Malle édité à la Ville Brûle même si c’est pas joyeux au départ, ça fait du bien.

Où est Charlie de Martin Handford, ce livre détend beaucoup ma petite sœur, à devoir chercher les personnages et les objets.

Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie. À un moment, je voyais plein de monde (de femmes) le lire dans le métro… j’ai fini par l’acheter ! Je sais même pas par où commencer tant j’ai tout aimé : l’histoire, les personnages, la langue, le côté politique…(je l’ai pas lu dans le métro mais j’ai dit à des potes qui faisaient une soirée que je pouvais pas venir parce que j’avais trop envie de le finir, je peux le dire maintenant y’a prescription)

Last man de Balak, Bastien Vivès et Michaël Sanlaville, c’est rigolo, bon c’est un peu gros sabot (et puis Bastien Vivès…) mais l’intrigue est bien (l’histoire de deux mondes qui cohabitent sans le savoir, un qui est resté au moyen âge et un moderne) Et puis la série est longue, c’est rare une série de BD aussi longue, à un moment j’allais a la librairie toutes les semaines pour commander la suite.

Les furtifs de Damasio, parce qu’il écrit très bien et que c’est hyper prenant. L’univers qu’il créé est sacrément creusé.

L’entraide de Kropotkine parce que ça présente l’évolution des espèces sous l’angle de la coopération et pas de la compétition.

Terremer d’Ursula Le Guin, c’est de la fantaisy, c’est mignon.

موسم الهجرة إلى الشمال (Mawsim al-hijra ilâ ash-shamâl), Saison de la migration vers le Nord. C’est écrit par le grand écrivain soudanais Tayeb Salih. Il raconte des histoires vraies qui lui sont arrivées et tu rentres tout de suite dans l’histoire. En plus, c’est traduit en français !

La volonté de changer de Bell Hooks. Essai ultra pertinent sur la fabrique des masculinités : comment l’interdiction sociale pour les hommes d’exprimer leurs sentiments les mènent à exprimer un seul sentiment accepté : la colère et la violence.

Les Cahiers d’Esther de Riad Sattouf édités chez Allary Edition parce que c’est bien rigolo. C’est sympa de voir un personnage grandir et surtout c’est super réaliste.

La puissance des mères de Fatima Ouassak. Quelle claque ! L’analyse de Fatima Ouassak du traitement subi par les jeunes des quartiers populaires descendants de l’immigration postcoloniale est implacable. Le plaidoyer qu’elle fait pour construire des alternatives politiques, sociales, écologiques, autour des mères fait de ce livre un outil de lutte incontournable. L’actualité le démontre quasiment chaque jour.

Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit, et sans armes de Srdja Popovic. Tout est dans le titre ! Ça parle, notamment, du rôle stratégique de l’humour dans les soulèvements citoyens, de l’absurde pour démont(r)er les régimes un peu trop autoritaires. Toujours bon à prendre.

Les enfants de Venise : des enfants perdus mentent, volent, veulent mener une vie qui n’est pas la leur, réussir à tout prix à s’intégrer à un monde qui ne veut pas d’eux.

Le joueur de Dostoievski, c’est un roman long et écrit petit, histoire plutôt cool, c’est du divertissement.

La fin des monstres, De Tal Madesta. Sur un homme trans, son parcours, sa vie. Surtout car sa trajectoire n’est pas si lisible. Dans le sens où quand il était perçu comme une femme il était très féminin, et j’aime voir ces parcours complexes, pluriels et qui vont au delà des simplifications que l’on peut faire sur ces sujets.
J’aime aussi sa poésie, la beauté de ses mots, la tendresse avec laquelle il regarde les douleurs du passé, l’espoir qu’il a et tout l’amour qu’il exprime malgré l’amertume qui aurait pu se dégager de tout ça.

La cuisine russe de Michel Parfenov. Un petit livre de cuisine tout simple réconfortant comme un bon petit plat (russe) offert par mon frère <3 J’aime particulièrement la recette des blinis parce qu’ils sont délicieux mais aussi parce qu’elle est un peu longue à faire (il faut faire reposer la pâte etc.) et on est obligé de prendre son temps quand on veut en faire re <3

Les livres audios de Harry Potter et des Chroniques de Narnia, sur Youtube aident vraiment à se concentrer pendant le travail, surtout le télétravail. Cela permet au cerveau d’être focus sur les tâches à accomplir mais laisse quand même une place à celui-ci pour s’évader.

Une BD, Payer la terre de Joe Sacco sur l’histoire de la colonisation des premières nations au Canada.

L’attrape-coeurs de Salinger, le récit d’une errance de 3 jours d’un jeune homme renvoyé de son lycée. Dans les rues de New-York, il est confronté à la misère et la solitude – la sienne et celles des autres. Ce qui m’a beaucoup touchée, c’est sa difficulté d’aller vers le monde des adultes, de trouver sa place dans le monde, et surtout son regard tendre sur l’enfance. Son langage est cru, familier, avec des tics de langage – une façon de parler qui révèle sa sincérité et parle en profondeur au lecteur.

La servante écarlate de je sais plus qui m’a bien plu aussi, c’est pas très jojo et j’aurai du mal à le résumer mais c’était bien.

Uyainim c’est dur mais c’est très très bien.

Sur l’histoire des bergers basques et alpins partis dans l’ouest des États-Unis au 19ème pour garder les brebis, Le troupeau de Mary Austin.

Que ton mouvement soit ton médicament de Katy Bowman, j’aime beaucoup ce livre car qu’on soit sportif ou non, on peut toujours rester en bonne santé par des simples mouvements naturels qu’on fait au quotidien et on l’oublie souvent. Et j’aime bien l’explication pour distinguer exercices et mouvements.

Homo domesticus de James C. Scott, qui reprend l’histoire récente de l’humanité, depuis le néolithique quand même je crois, sous un angle différent que celui des manuels d’histoire où on nous parle que des vainqueurs et des grandes civilisations et de leurs prétendus mérites.

Vivantes : des femmes qui luttent en Amérique Latine, un recueil de textes, j’ai beaucoup aimé.

Je pense à Naomi Shihab Nye
the tiny journalist
Des poésies que j’aime surtout récitées ou lues à haute voix.
C’est inspiré des vidéos de la « plus jeune journaliste en Palestine ».
À part le cadre très humain et axé sur le sens de justice – il est si puissant à travers les poèmes de visualiser le monde intérieur d’un enfant et d’y percevoir la sagesse et conscience, plus que ce que les adultes peuvent imaginer qu’un enfant est capable de comprendre.

Y a des bouquins de Despentes qui sont bien quoiqu’un peu trash, Baise-moi et King kong théorie entre autres, plus ou moins autobiographique je crois me souvenir. C’est cru mais prenant, puis ça pose quelques questions aussi.

Les impatientes, Djaïli Amadou Amal. On est bien pris dans les histoires de différentes femmes.

Dans les roses d’Atacama de Sepulveda y a une nouvelle avec un chien qui a un foulard rouge que je garde en mémoire, mais je sais plus l’histoire.

Pour les enfants, y a Verte et les oiseaux de Pinar Selek (réfugiée politique en France) l’histoire d’une fille qui parle aux oiseaux.

Sur l’histoire récente de la politique agricole en France, Le ménage des champs, de Xavier Noulhianne. Il est à la sur la petite étagère contre le mur de la chambre, couverture verte et si des gens veulent lire des livres suggérés, je sais pas quelle est votre idée, mais je veux bien les mettre à disposition.

La reine aux pieds nus : une ancienne esclave trouve refuge chez des gitans. Une grande aventure historique commence pour ces populations rejetées par la population espagnole. Mais bien sûr l’amour et la justice triomphent sur fond de flamenco.

Je garde un bon souvenir du Baron perché d’Italio Calvino, mais je suis incapable de me rappeler l’histoire.

Les amours interdites de Mishima. C’est un genre de liaisons dangereuses à la sauce japonaise. Sauf que tu es plongé dans les années 50 juste à l’après guerre dans le milieu gay japonais. Il y a plein de plot twists. Parfois même un peu trop mais tu finis par en redemander ahah.

Le roman Le rapport de Brodek et son adaptation en BD par Larcenet. c’est pas drôle mais la BD est ouf.

Les deux premiers tomes de Les piliers de la terre j’avais bien aimé, un roman historique sur les bâtisseurs de cathédrales. Au troisième j’avais trouvé ça redondant et moins bien.

Un sac de billes : deux frères juifs doivent fuir seuls l’occupation nazi. Ces deux enfants vont devoir ruser et faire preuve de courage pour traverser la France. Plein d’aventures. Un regard d’enfant posé sur la barbarie.
Les aventures de Nassrdin Hodja, livre parfait pour les chiottes, des petites histoires souvent rigolotes.

Les âmes mortes de Gogol je crois, l’histoire d’un mec qui trafique des morts, c’est assez drôle.

Une super BD, Le photographe, sur la guerre en Afghanistan vue par un reporter. Y a plusieurs tomes et un intégral aussi. Je me rappelle plus de l’histoire mais seulement que j’en garde un bon souvenir, je lisais ça à la cabane en 2011.

Le dernier amour de Baba Dounia d’Alina Bronsky. J’ai ouvert ce livre pour ce titre adorable. Et j’y suis restée accrochée grâce à Baba Dounia, ses voisins et voisines, une poignée d’irréductibles revenus s’installer près de Tchernobyl, pour retrouver leur chez-eux.

Svietlana Alexievitch, Les cercueils de zinc, sur la guerre en Afghanistan et ses horreurs, c’est hard, mais il doit se passer la même chose en Ukraine.

ብርቅርቅታ ካሊድስኮፕ ከተባለ የፍቅር ልብወለድ መጽሃፍ በቀጥታ ወደ አማርኛ የተተረጎመ ሲሆን ታሪኩም በአንዲት ፈረንሳዊት እና አሜሪካዊ ተዋንያን በፓሪስ በተጀመረ ፍቅር ተጀምሮ ትራጄዲ በሆነ መልኩ የሚያልቅ መጽሃፍ ነው፡፡ አብዛኛው የመጽሃፉ ክፍል በሶስቱ ልጆቻቸው ለተለያዩ አሳዳጊዎች በመሰጠት እና በሚደርስባቸው ችግሮች ዙርያ ያትታል፡፡

Le rouge vif de la rhubarbe de Audur Ava Olafsdottir. Drôle, triste, étrange, loufoque, réel… tout y est dans ce roman qui m’a parlé avec notre voyage en Islande !

Dette 5000 ans d’histoire de David Graeber, très instructif et à contre courant de la pensée économique classique. Ce que Graeber explique c’est que c’est surtout la finance italienne et ses taux d’intérêt qui ont joué. Il explique à quel point les conquistadors étaient tenus par les couilles par des prêts à taux tellement élevés que même en asservissant un continent ils pouvaient pas rembourser.

Plus rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan, pour tous les non-dits qui jettent de l’ombre sur les familles et pour toute la lumière mise sur la santé mentale.

La BD Zaï zaï zaï, un road trip barré. Très drôle.

Material World, Peter Manze. Enfant, j’étais fascinée par ces photos : des familles de la «classe moyenne » dans de nombreux pays qui posaient devant leurs maisons avec toutes leurs affaires. Et aujourd’hui, les photos ont peut-être un côté vieillot, mais cette fascination est toujours intacte !

Panique au village des crottes des nez : comment expliquer la migration à son enfant avec des crottes de nez ? Des gentilles crottes de nez habitent un village nez. Un être terrible, le doigt, détruit leur village. Une famille crotte de nez prend la fuite et décide de chercher une nouvelle maison. Très drôle et apprécié par les enfants (4/5 ans).

Sur le massacre de Wounded Knee et plus généralement sur l’ethnocide des Amérindiens, Enterre mon coeur a Wounded Knee, l’histoire de la conquête de l’ouest vu d’un autre angle. Très intéressant mais dur.

Jean D’Ormesson pour différents ouvrages, pour la personne, un grand monsieur, Paul Émile Victor puis tout autre chose les livres concernant le sport automobile surtout des années 1980, Marcel Pagnol, Françoise Sagan… puis tout ce qui a rapport avec l’informatique sans oublier les nuls qui aident !

Nomadland, Jessica Bruder. C’est un reportage qui se lit comme un roman. Avec Jessica Bruder on part à la rencontre de nouveaux nomades américains qui vivent en camping-car ou dans des vans aménagés. Beaucoup sont poussés par la précarité, certains par désir de liberté. Ils et elles parcourent les routes à la recherche d’emplois saisonniers (récolte des betteraves, nettoyage des campings des parcs nationaux, intérimaire chez Amazon, etc). Et parfois ils se retrouvent dans un désert le temps d’une fête mais aussi de partage d’expériences. C’est un livre qui m’a donné envies de grands espaces ! Et qui pousse à écouter ces nouveaux nomades, comprendre pourquoi ils sont heureux de ce mode de vie. C’est peut-être un regard de Française, mais il semble y avoir en permanence un grand écart entre un système injuste qui exploite leur précarité et la manière dont ils et elles se sont réappropriés ce nouveau nomadisme et en sont fiers.

Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson. Très bien écrit. Les phrases de Sylvain Tesson expriment tellement ce qu’il voit, ce qu’il ressent, avec des précisions historiques. On ne peut qu’être déçu après avoir vu le film qui ne permet pas de retrouver ça. J’ai encore plus aimé le livre après avoir vu le film !

Une héroïne de Botan écrit par l’écrivaine Ronak Murad. Ses événements sont réalistes à propos d’une héroïne et d’un guerrier de la région de Botan, dans le nord de la Turquie. Ce qui m’a touché dans le roman de cette héroïne, c’est sa persévérance et son désir.

Le genre du capital (en BD). C’est une amie proche qui me l’a offert. Je connaissais le livre mais je ne l’avais pas acheté. Je trouve que la version dessinée est un peu moins imposante et d’emblée c’est plus grand public parce que le titre est quand même assez académique. Ensuite ce qui m’a plu c’est que même en étant sensibilisée au sujet, j’ai appris des choses et c’est quand même ce que je cherche dans un livre. Et j’ai trouvé que les situations illustrées étaient assez diverses pour pas que ce soit redondant et on voit la diversité des situations (question de l’héritage, de la séparation…). On apprend pas mal de choses sur différentes professions aussi (les agricultrices, les indépendantes, les avocates…). Toute cette diversité c’est lié au fait que c’est vraiment un travail d’équipe ce livre et on le sent… Et pour ne rien gâcher y’a aussi plein de chats dans ce livre !

Comment bien dormir avec six doudous ? Alexis Dormal et Dominique Roques C’est une question qui concerne d’abord les plus jeunes de la famille mais c’est un livre qu’on partage tous ensemble ! On a découvert Ana-Ana par son frère Pico Bogue. Et bien sûr quand on a vu qu’on pouvait suivre les aventures d’Ana-Ana à hauteur des yeux d’enfants, on s’est précipités !

Le médecin d’Ispahan : une grande aventure de Londres à Ispahan pour réaliser un rêve : devenir médecin. On y parle amour, religions et volonté.  

Merci à Amare, Anna, Anne-Charlotte, Ariane, Berivan, Camille, Céleste, Doïna, Domitille, Enora, François, Jenna, Josette, Juliette, Léa, Marco, Margot, Marie, Marie-Claude, Marine, Mounia, Noor, Pierre, Rosa, Ryan, Suliman, Victor, Yael, Yayne et tou.tes les anonymes !

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